Troisième enfant de Philippe d’Orléans, Louise Adélaïde naît le 13 août 1698 au château de Saint-Cloud. D’abord titrée Mademoiselle de Chartres, elle devient Mademoiselle d’Orléans en 1710, après le mariage de sa sœur ainée Marie-Louise. Cette même année, elle entre comme pensionnaire au couvent de Chelles. En 1714, elle retourne à Paris et à la vie de cour à l’occasion de l’accession de son père à la Régence durant la minorité de Louis XV (1715-1723). Elle revient au monastère de Chelles comme postulante dès 1715, devient novice en 1717 et religieuse professe en 1718 sous le nom de Sœur Bathilde. L’abbesse Agnès de Villars se retire l’année suivante, laissant son poste à Louise Adélaïde qui reprend le nom de Madame d’Orléans. En 1731, elle quitte Chelles pour faire retraite au couvent de la Madeleine de Traisnel à Paris. Elle confie à la Grande Prieure la gestion de l’abbaye tout en restant abbesse jusqu’en 1734. A Traisnel, où elle meurt le 20 février 1743, elle se consacre en grande partie à la théologie ainsi qu’à la pharmacie.
Sous son abbatiat et grâce aux prodigalités du Régent, l’Abbaye va s’embellir et de grands travaux vont y être effectués : adductions d’eau, construction d’une nouvelle infirmerie, d’une apothicairerie et de nouveaux dortoirs, restauration du réfectoire, de la salle du chapitre et du cloître, agrandissement du logis abbatial et nouvelle décoration de l’abbatiale. Elle fait venir en 1722 des sœurs hospitalières de Nevers qui sont logées en ville pour dispenser une instruction aux jeunes filles du bourg et des soins aux indigents et leur confie l’Hôtel-Dieu qu’elle a réuni à l’Abbaye en 1725.
Pour aller plus loin : Annick et Etienne Desthuilliers, Jean-Pierre Thoretton « Louise Adélaïde d’Orléans abbesse de Chelles », Bulletin de la Société Archéologique et Historique de Chelles n°35, 2019