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Focus #10 : Le Cordon de Sainte Bathilde

Figure 1 : Le cordonnet de cheveux ; photo musée de Chelles
Figure 2 : Détail des nœuds du cordonnet ; photo laboratoire de restauration de Draguignan, dossier d’études de l’abbé Boyer, musée de Chelles
Figure 3 : Détail des cheveux ; photo laboratoire de restauration de Draguignan, dossier d’études de l’abbé Boyer, musée de Chelles
Figure 4 : hypothèse de coiffure ; dessin du laboratoire de restauration de Draguignan, dossier d’études de l’abbé Boyer, musée de Chelles
Figure 5 : Hypothèse de coiffure ; dessin du laboratoire de restauration de Draguignan, dossier d’études de l’abbé Boyer, musée de Chelles
Figure 6 : Hypothèse de coiffure ; dessin du laboratoire de restauration de Draguignan, dossier d’études de l’abbé Boyer, musée de Chelles
Figure 7 : Hypothèse de coiffure ; dessin du laboratoire de restauration de Draguignan, dossier d’études de l’abbé Boyer, musée de Chelles

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Le cordon de cheveux de la reine Bathilde

Le cordon de cheveux fait partie des éléments de vêtements de la reine Bathilde, fondatrice du monastère féminin de Chelles, retrouvés dans les reliquaires de l’église Saint-André en 1984 et conservés au musée Alfred Bonno. (Figure 1)

Bathilde, née vers 630, assure la régence pour ses enfants après le décès de son mari le roi Clovis II en 657. Elle se retire dans l’abbaye de Chelles qu’elle a fondé vers 665 et y décède en 680.

C’est un cordon fait de dix fils de soie non teintés, long de 4,91 mètres. A distance régulière, le cordon est resserré par six enroulements de fils de soie de couleurs (rouge, jaune et vert). (Figure 2)

Un resserrement, au milieu du cordon, porte une boucle à nœud coulissant et, à l’autre extrémité, un nœud à double boucles permet de relier les deux extrémités du cordon. A ces emplacements, il est ajouté au fils de couleurs un fil d’or (mince ruban d’or enroulé autour d’un fil de soie).

Une mèche des cheveux de Bathilde est encore attachée au cordon (Figure 3). Son examen a permis de savoir que la reine avait des cheveux longs, blonds à châtains-clairs. Comme ils blanchissaient, elle les teignait avec un mélange de henné et de feuilles de camomille donnant une coloration roux acajou à sa chevelure.

 

Les possibles coiffures de la reine

Il est délicat de restituer la coiffure de la reine à partir de ce cordonnet.  Cependant plusieurs agencements ont été testés avec une réplique du cordonnet par le laboratoire de restauration de Draguignan sans que l’on puisse trancher entre les hypothèses.  Il est certain que la chevelure était rassemblée au niveau de la nuque et séparée en deux grandes mèches ou nattes mais la disposition de celles-ci pouvait revêtir au moins quatre possibilités :

- La première, pour des cheveux longs d’environ 40 cm, permettait de retenir les deux mèches par une spirale double (Figure 4) ;
- La seconde, pour des cheveux longs d’environ 60 cm, ne permettait que la mise en place autour des mèches que d’une spirale simple, reliées entre elles par un nœud au bas du dos (Figure 5) ;
- Une troisième hypothèse consiste à ramener les mèches au niveau de la nuque (Figure 6) ;
- Enfin, une dernière possibilité est de disposer ces mèches en couronne autour de la tête (Figure 7).

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