A Chelles deux bâtiments portent le nom de mairie. Le premier, inauguré le 16 août 1862 comprenait alors également les écoles et est aujourd'hui toujours situé à l'angle des actuelles rues Louis Éterlet et Adolphe Besson. Construite d'après des plans de l'architecte Jean-Paul Mabille, la structure fut endommagée par l'occupation des soldats prussiens durant la Guerre de 1870 et subit plusieurs modifications telles que des agrandissements. En 1937, la ville acquiert la propriété Koller pour y installer l'hôtel de ville. L'ancienne mairie devient alors le commissariat en 1938, puis le musée Alfred Bonno en 1950.
La propriété Koller est ce qui reste de l'ancienne abbaye royale fondée entre 660 et 665 par Sainte Bathilde. Jusqu'à la Révolution, le bâtiment se voit agrandi, incendié, reconstruit, et agrandi à nouveau. L'aliénation des biens du clergé en 1789 et le départ des dernières religieuses en 1792 sonnent le début d'un lent démentellement, entre démolition et morcellement de l'abbaye. Dans la seconde partie du XIXe siècle, Jean-Jacques Gasnier-Guy achète le bâtiment, son parc ainsi que plusieurs parcelles pour former un ensemble. Les Koller, hériters de la femme du maire Philippe Ambroise Gasnier-Guy, vendent la propriété à la municipalité en 1937 pour 1 750 000 francs. Après des travaux d'aménagement, la nouvelle mairie est ouverte au public le 1er avril 1938. En août 1944, le pavillon central du bâtiment est dynamité par les Allemands, et après sa reconstruction il ne comporte plus que deux étages contre trois auparavant.
Dans les années 1990, deux nouvelles ailes sont ajoutées. Elles tiennent compte de la disposition des bâtiments de l'ancienne abbaye royale telle qu'elle est représentée en 1688 sur une gravure du Monasticon Gallicanum. En 2007, le jardin du cloître est réaménagé selon les tracés historiques et avec un emploi des matériels d'époques. Aujourd'hui il ne reste de l'abbaye que les arcades du cloître du XIIIe siècle qui ont été intégrées à la structure du bâtiment moderne.