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La pierre de Chilpéric

Focus #18 : La chapelle du charcutier

Vestiges de la Chapelle du charcutier
Carte postale du milieu du XXème siècle
Vestiges du cloître avec ses arcades vers 1980
Vestige servant de chambre froide d'une boucherie-charcuterie

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La chapelle du charcutier : Mémoire déformée de l’abbaye

L’angle nord-est du cloitre est un des vestiges du carré claustral intégré à l’actuel hôtel de ville avec les arcades du chapitre et une partie du mur du réfectoire.

Le cloître était à la fois un lieu de circulation, avec ses galeries, et un lieu de méditation, avec son jardin.

La disposition des bâtiments autour est pratiquement identique dans toutes les abbayes : une galerie le long de l’abbatiale, le réfectoire ouvre sur la galerie opposée, à l’ouest des bâtiments utilitaires comme les celliers et cuisine, à l’est des salles de réunion et de travail et le dortoir à l’étage.

Le cloître et les bâtiments qui le jouxtent n’ont pas cessé d’évoluer durant le millénaire de vie de l’abbaye. Au 16e siècle, l’ensemble des galeries sont reprises afin de les uniformiser ; ce vestige en est le témoin (Image 1).

L’abbaye est vendue à la Révolution. Certains murs échappent à la destruction et deviennent de simples limites entre parcelles comme les arcades du chapitre et une partie du mur du réfectoire. En 1928, un particulier désire acheter, démonter et exporter les arcades du chapitre mais le projet est abandonné. L’année suivante, la colonnade est dégagée et restaurée. Un petit jardin fait de ce lieu un décor romantique utilisé pour les photos de mariage jusqu’aux années 1980 et l’extension de l’hôtel de ville (Image 2).

L’angle nord-ouest du cloître est lui intégré à une habitation. Il sert durant le 19e siècle d’appentis puis de forge à un maréchal-ferrant. A la fin du siècle, la voûte sculptée est interprétée comme le témoin d’une chapelle de l’abbatiale dont on ne se rappelle déjà plus la place exacte. Elle devient un sujet privilégié des éditeurs de cartes-postales (Image 3).

Au 20e siècle, il est transformé en « chambre-froide » d’une boucherie-charcuterie. Les murs épais permettant de maintenir la pièce fraiche. Les chellois prennent alors l’habitude de nommer ce lieu la « chapelle du charcutier » (Image 4).

Ce simple vestige a bénéficié d’une belle promotion, passant de couloir de distribution à chapelle de l’abbatiale, avant de ne redevenir que l’angle nord-est du cloitre.