Peu de temps après la conquête de la Gaule par César, Aggripa réorganise le territoire de la Gaule. C'est certainement à cette occasion, que le village préexistant gaulois de Chelles se transforme en véritable agglomération. On y retrouve des quartiers d'habitation, de commerce, d'artisanat et des lieux de cultes.

Les premiers agriculteurs, venus du Moyen-Orient via le Danube puis le Rhin avant de suivre la Marne et l'Aisne, profitent des terrains légers de la vallée pour installer les premiers villages.

Après la conquête du royaume de Syagrius, Clovis installe des palais autour de Paris. L'un d'eux est installé dans les anciens bâtiments romains et sa femme Clotilde y intègre une chapelle dédiée à Saint-Georges.

Suite à l'assassinat de Chilpéric ^(*) à Chelles, le palais n’est plus fréquenté que de manière épisodique. Il n'est plus mentionné après le Xe siècle.

(*) Chilpéric Ier, petit-fils de Clovis Ier et fils de Clotaire Ier, avait hérité de son père du Royaume de Soissons, en 561, ainsi que d'une partie du Royaume de Paris à la mort de son frère Caribert Ier en 567.

La reine Bathilde fonde l'abbaye féminine de Chelles sur les terres de l'ancien palais. Après avoir géré le royaume pour ses fils, suite à la mort de son mari Clovis II, elle s'y retire. De fondation royale, elle a rapidement acquis un fort rayonnement.

En 780 le couvent produit depuis plus de 50 ans des manuscrits dans son scriptorium, comme le Sacramentaire Gélasien^(*). Gisèle, sœur de Charlemagne, construit alors une nouvelle abbaye plus digne de son rayonnement, laissant les anciens bâtiments aux moines.

(*) Un sacramentaire est un livre de prières et de texte à l’usage des prêtres et évêques. Le Sacramentaire Gélasien est un sacramentaire qui a été attribué au pape Gélase Ier, pape de la fin du V^e siècle. Il existe plusieurs version de ce texte mais la plus connue, et qui est aujourd’hui conservée au Vatican, aurait été produite à l’abbaye de Chelles vers 750.

L'abbaye carolingienne, rénovée au XIIe siècle, est détruite par un incendie en 1226. Un grand projet de reconstruction en style gothique est enclenché. L'abbatiale, l'aile est avec le grand dortoir et l'église Sainte-Croix seront réalisés rapidement. Mais par manque de moyens et en raison des troubles politiques, les autres bâtiments ne pourront être réalisés qu'entre le XIVe et le XVIe siècles.

Afin de protéger le bourg et l'abbaye des ravages de la guerre de Cent-Ans, le roi autorise la fortification de Chelles. Cependant cette réalisation n'a jamais vu le jour.

L’abbaye passe de 7 à 43 arpents de terrain avec l’acquisition de ce qui deviendra le parc.

En 1739 l’abbesse Anne de Clermont-Gessan fait remplacer le pont en bois du XVIe siècle de la Grand-Rue (appelée plus tard rue du Pont et aujourd’hui rue Gambetta) par un pont en pierre. Un droit de péage et de rouage est alors demandé aux usagers.

Cette rue a connu de nombreuses modifications comme l’élargissement commandé par l’abbesse Mme de Clermont-Gessan au XVIIIe siècle.

Décrétés biens nationaux, les biens de l'abbaye commencent à être vendus dès 1791 et les bâtiments même en 1796.

Les constructions en pierres de taille (abbatiale, grand dortoir) serviront de carrières de pierres tandis que celles en plâtre seront transformés en habitations.

Jusqu'au début du 19e siècle, la Marne ne pouvait être traversée entre Chelles et Gournay que à gué ou à l'aide d'un bac.

Entre 1845 et 1852, la ligne de chemin de fer reliant Paris à Strasbourg est réalisée, avec un arrêt à Chelles. Dès 1849, une première "station" en bois y est installée. En 1857, la première gare est construite du côté sud de la voie ferrée (avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny aujourd'hui).

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Un décret impérial du 6 février 1861 autorisa la commune à acquérir un terrain afin d’y construire des écoles et une mairie. Cet ensemble fut édifié à l’angle des actuelles rues Adolphe Besson et Louis Eterlet sur l'emplacement de l'ancienne église abbatiale Notre-Dame. Elle abrite aujourd’hui le musée municipal Alfred Bonno. La construction est réalisée par l'architecte Mabille. L’inauguration eut lieu le 16 août 1862 en présence du maire, Félix Buignet, et du sous-préfet de Meaux.

Voir aussi la chronologie sur la construction des établissements scolaires.

Voir aussi la galerie sur la mairie de Chelles.

Commencé en 1848, le canal permet aux péniches de relier Paris à Meaux en évitant les hauts fonds du gué de Gournay et le barrage de l'usine Menier de Noisiel.

Suite à la défaite de 1870 face aux Prussiens, le fort est édifié sur le mont Chalâts entre 1876 et 1879 pour assurer une deuxième ceinture de défense autour de Paris à 104 mètres d’altitude. En 1878, le chantier reçoit la visite du maréchal Mac-Mahon, alors président de la République.

La fortification fut utilisée dans le temps par un club de tir, par les pompiers de la ville pour leurs entraînements, par Kodak pour stocker ses films et produits chimiques. Mais désaffecté, le fort est acquis par la commune de Chelles en 1972. Il est totalement réaménagé en 2006 et ouvre au public le 8 juin 2007 (3 illustrations).

Le bois des Coudreaux dépendait jusqu’à la Révolution de l’abbaye de Chelles et du marquisat de Montfermeil. En 1896, une société immobilière, la société du domaine de Montfermeil, achète le domaine du dernier seigneur de Montfermeil et crée le quartier des Coudreaux par le lotissement du bois des Coudreaux réparti sur quatre communes, Chelles, Coubron, Courtry et Montfermeil.

L'architecte trace de nouvelles voies qui prennent le nom d’hommes de sciences et la vieille route des Princes sera baptisée avenue des Sciences. Devant les nombreuses malversations des promoteurs et après des années de procès, le lotissement a été viabilisé par les communes de Chelles et Montfermeil en 1911.

La population chelloise passe entre 1911 et 1926 de 5.367 à 9.176 habitants.

Des abattoirs municipaux sont construits en 1912, à la sortie de Chelles, sur la route de Lagny. Ils subsisteront jusqu'en 1955. Les locaux sont ensuite affectés aux Ateliers municipaux en 1959. Les locaux sont intéressants par la maison de gardien d'architecture pittoresque, située sur l'alignement de l'avenue du Gendarme Castermant.

En 1913 se crée l'association syndicale chargée d'acquérir les terrains et de réaliser les aménagements nécessaires nommée « Chacun son toit ». Les parcelles divisées en 500 lots, sont achetées fin 1913.

Les premiers habitants sont arrivés en 1920 car les travaux de terrassement et de viabilisation sont ralentis par la Grande Guerre. Le quartier qui doit son nom à la mare où « chantent les rainettes » a évolué rapidement après l'installation de l'école Docteur Roux et la construction d'une place des marchés.

Pour compléter l'installation du triage à partir de 1924, la Compagnie des Chemins de Fer de l'Est construit sur les territoires de Vaires-sur-Marne, Brou-sur-Chantereine puis Chelles, une cité pavillonnaire de plus de 800 maisons afin d'y loger son personnel. La cité est conçu comme une cité-jardin. Suite aux bombardements de la gare de triage, une grande partie des habitations sera reconstruites vers 1950. Une nouvelle rénovation a modernisé la cité en 2017.

En 1931 une nouvelle gare est bâtie. Il s’agit d’un bâtiment en meulière sur quatre niveaux, surmontée de deux étages pour les logements. Cette fois elle est placée au nord de la ligne de chemin de fer, et on y trouve plusieurs commerces tels qu'un bar, un marchand de journaux ou un fleuriste. Quatre voies traversent alors la ville de Chelles.

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La ville achète en 1937 à la veuve Koller le bâtiment qui correspondait auparavant au logis abbatial de l’abbaye  ainsi que les jardins.

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Durant la seconde guerre mondiale l’aérodrome de Chelles est un terrain militaire. Il devient exploitation civile à partir de 1947. En septembre 1965, le conseil municipal demande sa suppression aux Pouvoirs Publics du fait des accidents trop nombreux et des dangers qu'il fait courir à la population chelloise. Cependant l’aérodrome est encore aujourd’hui en activité.

Le 26 Aout 1944 les troupes allemandes dynamitent la mairie avant de quitter la ville. En 1949 la mairie est reconstruire.

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Le 27 août 1944, Chelles est libérée par les Américains.

A la fin des années 1950, un nouveau bâtiment remplace la meulière, réservé exclusivement à l'usage des voyageurs.

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Afin de moderniser le centre-ville de Chelles, un grand plan d'aménagement est entrepris à partir de 1960. Ce nouveau plan d'urbanisme fait disparaitre un certain nombre d'habitations dites « insalubres » de l'ancien bourg au profit de grand ensemble terminé au milieu de vers 1976.

Le conseil municipal décide d'approuver le jumelage entre la ville de Chelles et celle de Lindau en Allemagne. Un traité d'amitié est ratifié par les deux villes en 1964. Ce vote fait suite à l'attestation de jumelage entreprise par les anciens prisonniers de guerre des deux villes le 28 avril 1962.

Le 8 mars 1989 la bibliothèque municipale Georges Brassens est inaugurée au 28 rue Louis Eterlet.

Dans les années 1990, l'hôtel de ville s'enrichit de deux nouvelles ailes qui tiennent compte de la disposition des bâtiments de l'ancienne abbaye royale, telle qu'elle est représentée en 1688 sur une gravure du "Monasticon Gallicanum"^(*).

Le chantier de fouilles préventives, dirigé entre 1987 et 1989 par David Coxall, fait place au chantier de construction des trois ailes, de 1989 à 1994. La première tranche prend fin en 1990. La deuxième tranche se termine fin 1992/début 1993. La troisième tranche courant 1994.

(*) Le « Monasticon Gallicanum » est un ensemble de description et de représentations des monastères de l’Ordre de Saint Benoît, de la Congrégation de Saint-Maur accompagnées de deux cartes des établissements bénédictins en France. Il a été produit à la demande de Dom Michel germain à la fin du XVII^e siècle. Ces dessins ont été largement diffusés grâce au travail de Peigné-Delacourt en 1870.

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Créé le 1^erjanvier 2005, Marne-et-Chantereine est un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre associant les communes de Brou-sur-Chantereine,  Chelles, Courtry et Vaires–sur-Marne.Son nom associe celui du fleuve de la Marne à celui d’une célèbre eau de source produite à Chelles et à la rivière locale.

Au 1^er janvier 2009, la communauté de communes de Marne-et-Chantereine devient Communauté d’Agglomération et, dans le courant de l’été 2009, ses services s’installent au nouveau siège situé au 39, avenue François Mitterrand, à Chelles.

Entre 2002 et 2007, la gare est transformée pour permettre le passage du TGV Paris-Strasbourg.

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Après l’implantation du centre commercial Chelles 2, le quartier de l’Aulnoy est venu se greffer au centre-ville. Ce quartier a pour vocation d’accueillir de nouveaux Chellois, séduits par sa situation de « centre ville » et sa liaison rapide et fréquente par SNCF et RER avec 3 gares parisiennes, mais également des Chellois plus anciens, désireux de vivre dans un quartier moderne. Les premières résidences sortent de terres dès 2004. En novembre 2008, le pont de l'Aulnoy est inauguré. Depuis, le quartier se développe (3 illustrations).

Le 1er janvier 2016, la communauté d'agglomération de Marne et Chanteriene a fusionné avec les agglomérations de Marne-la-Vallée / Val Maubuée et de la Brie Francilienne, pour devenir la Communauté d'agglomération Paris-Vallée de la Marne (PVM)